Amis de Saint-Fargeau, redécouvrons ensemble l’histoire du château !

Vous pensiez connaître l’histoire du château de Saint-Fargeau sur le bout des doigts, mais seriez-vous capable de retracer l’évolution architecturale de ce monument à travers les âges ?

Saint-Fargeau a vu le jour en 980. Initialement, il s’agissait d’un rendez-vous de chasse, ensuite fortifié sous l’impulsion d’Héribert, évêque d’Auxerre, et fils naturel d’Hugues Capet. À cette époque, on appelle le château “Ferrolas”, faisant référence au fer présent dans le grès ferrugineux du sol.

Au XIe siècle, Saint-Fargeau est repris par la famille des Seigneurs de Toucy. Les six seigneurs successifs de la dynastie entreprennent la création des premières mottes féodales dans l’actuel parc du château. 

Au XVe siècle, Jacques Cœur reprend la gestion de la propriété avant d’être disgracié et donc spolié de ses biens. En 1453, c’est donc Antoine de Chabannes, fidèle lieutenant de Jeanne d’Arc au combat, qui entreprend la reconstruction du château. En 1467 il y fait construire la tour la plus importante dans le but d’accueillir des retraites. Puis il entreprend de transformer le château-fort en puissante forteresse de défense militaire, en commençant par transformer la tour la plus importante en donjon. Il conserve l’utilisation du grès ferrugineux et la forme pentagonale du château, qu’il habille de briques rouges et fait poser des ardoises sur les toitures. Peu après, 6 tours d’angles munies d’archères viennent s’ajouter à la construction. Antoine de Chabannes fait finalement construire des galeries de contre-mines percées de canonnières afin qu’en cas d’attaque il devienne possible d’en connaître sa provenance, et de créer un vase d’expansion au souffle de l’explosion pour éviter de fragiliser les maçonneries. 

À cette époque, le château est un modèle d’architecture militaire. 

En 1652, Anne-Marie-Louise d’Orléans, cousine du roi Louis XIV, plus connue sous le nom de La Grande Mademoiselle, est condamnée à 5 ans d’exil à la suite de son implication dans la Fronde. Pendant cette période, elle s’installe au château de Saint Fargeau. Elle y fait venir l’architecte Le Vau, qui travaille sur les façades intérieures. Il agrandit la cour d’honneur, dans un style classique symétrique faisant alterner la brique rose et les pierres blanches qui encadrent les grandes baies de la façade. La Grande Mademoiselle fait construire un grand perron semi-circulaire au pied de la tour de la chapelle et fait ajouter au-dessus des tours des lanternons de style italien, qui rappellent ceux du château de Chambord. L’entrée est dotée d’un pont levis et encadrée de deux puissantes tours d’artillerie. 

A l’intérieur, elle fait poser des lambris et parquets dans les pièces puis fait aménager un théâtre dans une des quatre tours. Elle fait aménager la salle des gardes en salle de réception pour y recevoir la cour parisienne. La forêt est transformée en parc à la française. 

Grâce à ces transformations données sous l’impulsion de La Grande Mademoiselle, l’architecte Le Vau fait de Saint-Fargeau un château dont le style devient typique du classicisme français. 

  • En 1713, la famille Le Pelletier acquiert le château et fait construire l’aile des Forts, qui relie les tours d’entrée à la tour de l’Horloge. 
  • En 1752, le château est ravagé aux trois quarts, par un grand incendie. Il ne reste rien des appartements de la Grande Mademoiselle. Aujourd’hui, une reconstitution de la chambre de la Grande Mademoiselle est visible à l’étage de l’aile Lepelletier.
  • En 1979, Michel & Jacques Guyot acquièrent le château et entreprennent de le restaurer. Michel Guyot poursuit aujourd’hui sans relâche cette tâche afin de partager, avec le plus grand nombre, l’architecture incroyable de notre “Géant de Briques Roses”
  • Et Guédelon dans tout ça ? C’est bien au château de Saint-Fargeau que ce projet naît. Après les résultats passionnants de recherches archéologiques révélant les traces des architectures successives du château, Michel Guyot & Maryline Martin décident de trouver un moyen de partager cette richesse architecturale au plus grand nombre : ce sera le chantier médiéval de Guédelon !

La suite, vous la connaissez : L’architecture majestueuse du château demande un entretien constant afin que les générations futures puissent profiter de cette richesse culturelle unique, et c’est notamment grâce à votre engagement et votre soutien sans faille que cette mission de longue haleine peut être accomplie.