Portrait de La Grande Mademoiselle 


Amis de Saint-Fargeau, nous ne pouvions commencer cette nouvelle rubrique dédiée à l’histoire des personnages du spectacle sans présenter : “La Grande Mademoiselle”. Figure mythique de l’histoire des lieux, revenons sur les pas de Anne-Marie-Louise d’Orléans née en 1627 au Louvre. Petite-fille de Henri IV et cousine germaine de Louis XIV, duchesse de Montpensier, elle tire son nom de “Grande Mademoiselle” de son père Gaston de France nommé “Grand Monsieur”. 


Unique héritière d’une branche cadette des Bourbons et grâce à la fortune de son père, La Grande Mademoiselle devient la plus riche héritière du royaume de France. Suite au mariage de son père sans l’assentiment du roi, à Marguerite de Lorraine, la duchesse vit en exil pendant plus de 10 ans à Bruxelles auprès de la reine-mère Marie de Médicis, elle-même en exil. La duchesse est largement convoitée pour sa fortune et son rang, mais celle-ci souhaite choisir elle-même son mari. Elle a d’ailleurs pour ambition d’épouser le roi Louis XIV, son cousin. Cependant, ses espoirs s’estompent lorsque ce dernier se lie a Marie-Thérèse d’Autriche.

La Fronde :

La Fronde correspond aux “ Troubles qui éclatent en France entre 1648 et 1653 pendant la régence d’Anne d’Autriche et le ministère du cardinal Mazarin.

Unis contre l’absolutisme monarchique et la politique fiscale de Mazarin, les différents acteurs sociaux de ces troubles conservent des motivations et des aspirations peu conciliables. Les officiers, notamment les parlementaires, protestent contre les pouvoirs accrus des intendants et du Conseil du roi ; les nobles n’acceptent plus leur exclusion du pouvoir au profit de commis d’origine roturière ; la bourgeoisie et plus encore le peuple, éprouvé par les mauvaises récoltes, sont exaspérés par l’accroissement de la pression fiscale qu’engendre la guerre contre l’Espagne.”
                                                                                                                                                                                                Encyclopédie LAROUSSE 

Si La Grande Mademoiselle est venue à Saint-Fargeau, c’est bien dû à son implication dans cette querelle. Elle rejoint son père qui lutte contre la monarchie et la centralisation voulue par Mazarin. Pour sauver son cousin, le prince de Condé qu’elle convoite, elle tire sur les troupes royales depuis la forteresse de la Bastille. C’est cette action en particulier qui est punie par le roi. La Grande Mademoiselle est exilée en Bourgogne pour une durée de trois ans. La Grande Mademoiselle réside au château de Saint-Fargeau de 1652 à 1657 avant d’être rappelée à la Cour.

Durant cette période, La Grande Mademoiselle écrit ses Mémoires et nous offre un précieux témoignage du ressenti d’une femme de son rang aux XVIIè siècle. Amis bénévoles, nous vous invitons vivement à plonger dans les Mémoires de La Grande Mademoiselle que vous pouvez trouver en librairie !
La Grande Mademoiselle transforme le château de Saint-Fargeau à son image grâce à l’architecte du roi, François Le Vau. Les intérieurs sont redistribués et des appartements sont créés. Deux incendies détruisent malheureusement les lieux au XVIIe et XIXe siècles.

En 2019, la chambre de la Grande Mademoiselle est reconstituée grâce au soutien financier de Groupama Paris Val de Loire. La reconstitution de la chambre s’est basée principalement sur les Mémoires de la Grande Mademoiselle et d’un rapport de Houdin de Massangis, qui décrit l’état précis du château au début du XVIIIe siècle. Ne manquez pas de venir jeter un œil à cette pièce du château, si ce n’est pas encore fait !

Pour honorer cette femme forte et indépendante, nous sommes très heureux de retrouver, cette année encore, La Grande Mademoiselle dans notre spectacle ! 

Petite anecdote : La Grande Mademoiselle est souvent embellie sur les portraits. En effet, elle avait apparemment un physique plutôt disgracieux ! On vous laisse juger :

Portrait plus proche de la réalité de La Grande Mademoiselle (Paris, 1627-1693)par van Schupen, 1666. France